Une souris grise

Metteur en scène

Patrick Pelloquet

Intention

Journée exceptionnelle chez les Bernachons…
Charlotte et Gérard « attendent du monde à déjeuner… » Et pas « n’importe quel monde… »

« Ce matin-là, chez les Bernachon, rien ne va… Gérard, le père, ainsi que son fils Ludovic ont les intestins « détraqués », un poisson pas frais mangé la veille chez la maman de Charlotte, la mère… et cela, juste le jour où ils se préparent à recevoir à déjeuner le nouveau et très puissant directeur de Gérard : Hans Otto Waterbrunner et son épouse Gerda. Une souris grise commence comme une pièce de Feydeau ; on ne peut s’empêcher de penser à « On purge bébé ». Puis l’auteur nous entraîne sur son terrain de prédilection, celui de la dérision. Le vrai personnage des comédies de Calaferte ne fait tant rire que parce qu’il est pitoyable. Gérard Bernachon se vide au sens propre comme au sens figuré devant l’autorité qui envahit son quotidien. Cette fragilité de l’enveloppe corporelle relève de l’expérience, du constat expérimenté et déclenche un comique fort, évident et voulu. Elle témoigne pourtant d’une réalité humaine et sociale. Ici le particulier devient universel, comme toujours chez Calaferte » – Patrick Pelloquet.

Extraits

Gérard
Là, je suis bien de votre avis, monsieur Waterbrunner !… La santé ça vient en numéro un !…

Waterbrunner
Nummer ein !… Ya !…

Gérard, même jeu
Pourvu qu’on soit starken, le reste !…

Waterbrunner, tranchant
Zanté-brodukzione !…

Gérard, même jeu
C’est ça !… C’est ce que je dis toujours : santé-productione !…

Walterbrunner, avec un geste péremptoire du bras
Les grévés, à l’hôbidal !…

Gérard, renchérissant pour plaire, avec un regard incertain à Charlotte
Parfaitement !… Qu’ils aillent crever ailleurs. N’est-ce pas Charlotte ?…

Walterbrunner
Ma foi… s’ils doivent crever… évidemment

Gérard, même jeu
Ben, oui… qu’est-ce qu’on y peut, hein ?…

Waterbrunner, sous son exubérance vocale perce néanmoins le ton de vague menace de celui qui exige d’être approuvé en tout
D’akkord, monsieur Bernachone ?…

Gérard, inféodé
Tout à fait d’accord, monsieur Waterbrunner, tout à fait d’accord, là-dessus, je pense exactement comme vous !…