Pour aller plus loin…

Patrick Amine : Une vie une déflagration, entretiens avec Louis Calaferte

Deuxième journée. Nous nous retrouvons sur la place Bellecour avant de nous rendre dans un appartement, prêté par un de ses amis, où nous commençons les entretiens, rue Auguste-Comte.

Présence d’une chienne dans l’appartement. Nous nous installons l’un en face de l’autre à une table. Je lui dis qu’il faut y aller. Calaferte reste un peu songeur, le doute aux commissures des lèvres, se demandant ce qu’il peut bien me raconter sur son enfance son adolescence.

« – il faut que je raconte tout ?
– Nécessairement, puisqu’on ne sait absolument rien de vous. »

L’aventure intérieure. Entretiens avec Jean-Pierre Pauty

« La vie est une initiation. La vie est essentiellement une initiation. À quoi ! À la vie ! Probablement à la mort aussi, mais qui est encore de la vie… » Ces propos recueillis par Jean-Pierre Pauty, font partis des entretiens qu’il eût avec Louis Calaferte durant l’été 1993.

Louis Calaferte. Choses dites. Entretiens et choix de textes

Ces Choses dites sont en quelque sorte un « Calaferte par lui-même ». Les entretiens que cet irréductible écrivain avait eu sur France Culture, en 1988, avec Pierre Dracheline, sont publiés pour la première fois. Dialogue sans complaisance, parfois brutal, toujours acéré, dans lequel Calaferte s’exprimait avec rage, ironie et lucidité sur son parcours et une vie dominée par les exigences de la création.

Louis Calaferte, Georges Piroué correspondance 1969 – 1994

S’il se sent des affinités littéraires avec certains écrivains de sa génération, Louis Calaferte n’aura de relation suivie qu’avec l’un d’entre eux, Georges Piroué, également attaché littéraire chez Denoël. Leur première rencontre a lieu en 1968. Dès lors, Georges Piroué aura un rôle essentiel dans le destin de Louis Calaferte, avec, en particulier, la publication de ses Carnets.

Correspondance. Louis Calaferte Jean-Pierre Miquel. 1972 – 1994

Une collaboration de cette qualité est rare. Il y faut beaucoup de curiosité vraie, d’attention, d’estime et d’amitié. A travers une correspondance régulière et pudique, nous nous sommes dit beaucoup de choses et Louis fut l’un des personnages à qui j’ai pu me confier, dans les moments difficiles, en toute liberté. Il savait recentrer les événements autour d’une idée rigoureuse et exigeante, fermement.

Poètes à Lyon au 20e siècle. Patrice Beghain.

CALAFERTE Louis
Entre vérité et fiction romanesque, il est souvent malaisé de déterminer avec certitude le véritable parcours de Louis Calaferte. Ainsi la plupart des notices biographiques indiquent qu’il serait venu avec ses parents de Turin, où il est né le 14 juillet 1928 ; il est en réalité né à Turin, à l’occasion d’un séjour qu’y ont fait ses parents, qui se sont connus en France, où il aurait dû naître, si son père, un maçon italien qui avait rencontré une jeune fille stéphanoise, déjà mère d’une petite fille, n’avait pas souhaité bénéficier des avantages sociaux que le régime fasciste accordait alors aux familles italiennes. Il évoque son enfance, au milieu de la pauvreté et de la misère sexuelle, dans une grande détresse affective, aux confins de la ville, « au bout du monde », dans Requiem des innocents ; cette enfance s’est déroulée en grande partie rue Roux-Soignat, dans le 3èm arrondissement, dans la pauvreté sans doute, mais vraisemblablement pas dans l’atmosphère d’apocalypse urbaine qu’il évoque dans son œuvre. Un instituteur lui donne le goût de la littérature et, à quatorze ans, il obtient son certificat d’études ; il est successivement garçon de courses, manutentionnaire, apprenti dessinateur. Il commence très tôt à écrire pour le théâtre et anime même une troupe, qui ne jouera jamais ; durant l’hiver 1947-1948, il gagne Paris, où il suit des cours et fait de la figuration au Théâtre du Vieux-Colombier, et enchaîne les petits boulots. Il rencontre Blaise Cendrars (1887-1961), dont il a découvert l’œuvre à Lyon ; il fait parvenir le manuscrit de Requiem des innocents, à Joseph Kessel (1898-1979), qui reprend le texte avec lui et obtient qu’il soit publié en 1952 chez Julliard ; salué par la critique, il devient « le jeune écrivain prolétaire », rôle qu’il fuira bientôt. Dans son roman, où Lyon semble aussi lointain qu’une autre galaxie, un « horizon fait de ponts, d’églises et de hautes bâtisses », dont on n’approche qu’à la nuit, quand on n’y rencontre que les clochards et « les passants de la nuit », vivent des créatures que Dieu et les hommes semblent avoir abandonnées dans une sorte de no man’s land, où la misère mène à la débauche, à l’alcoolisme, à la cruauté et au crime ; on ne connaît la ville que par la police, qui fait des descentes – « Chassez la racaille ! C’était le mot d’ordre. » – et par l’école, qui pourrait être le lieu du dressage et qui, par la grâce d’un homme, permet à l’Italien Calaferte de s’en sortir, par la découverte émerveillée du monde au lever du soleil et la révélation des livres : « Nous sommes des hommes, petit. N’oublie jamais cela : nous sommes des hommes ! » Roman unique, d’une forme classique, fiction qui donne à voir la cour des miracles au seuil de Lyon, au loin, à peine suggéré ; roman de formation, qui, entre autobiographie et roman de mœurs, nous livre le récit d’une enfance saccagée et sauvée : la délivrance par l’écriture ! C’est dès lors le chemin de Calaferte, qui l’emprunte avec rage et frénésie. Son second roman, Partage des vivants, manque de peu le prix Fémina et se voit décerner par les critiques, en signe de protestation et d’admiration, un prix Homina. En 1956 il s’installe à Mornant, dans une maison louée à un notaire, avec Guillemette (née en 1932), qu’il a rencontrée à Paris, et avec les deux fils de celle-ci, devenue veuve peu après le début de leur liaison. Il travaille à la radio à Lyon, puis à FR3, jusqu’en 1974 ; il met cinq ans à écrire Septentrion – un des grands romans français du demi-siècle – qui, à sa parution en 1963, au Cercle du livre précieux de l’éditeur Claude Tchou (né en 1923), est l’objet d’une double interdiction et ne sera publié pour le grand public qu’en 1984 chez Denoël grâce à Gérard Bourgadier. Conjointement à son œuvre théâtrale, qui connaît de nombreuses mises en scène à partir des années 1970 et le succès avec la création en 1973 de Chez les Titch par Jean-Pierre Miquel (1937-2003) au Petit-Odéon et qui a été rassemblée par les éditions Hesse, et à ses romans, il tient depuis 1956 des Carnets, où pensées, sensations, sentiments s’expriment librement, régulièrement publiés par Gérard Bourgadier, d’abord chez Denoël, puis dans la collection L’arpenteur chez Gallimard ; il est aussi peintre et dessinateur, passionné de couleur. La mise en vente de la maison de Mornant l’a amené à revenir habiter un temps rue Roux-Soignat, où vit sa mère ; dans les années 1980 Calaferte s’installe à Blaisy-Bas, près de Dijon ; la reconnaissance et les honneurs, jusqu’au Grand Prix national des lettres en 1992, n’entament pas son énergie et son âpreté. Il meurt le 2 mai 1994 à Dijon. Il demeure, à travers son œuvre riche et multiple, dans la lignée des artistes pour lesquels la vie – ou la mort – sont au cœur de l’œuvre, loin de la foire médiatico-littéraire ; pour lui, la grande mort à soi-même des mystiques et la petite mort sont sœurs, le Cantique des cantiques est à la fois vérité des sens et allégorie, l’art et l’amour sont promesse du Ciel. La Bibliothèque municipale de Lyon est désormais détentrice, grâce à la générosité de sa famille, d’un fonds Calaferte très riche, fait de manuscrits, d’épreuves corrigées, de correspondances et aussi de dessins, autre forme d’expression pratiquée par ce grand écrivain. 
P.B. 

2004… 10 ans déjà…

Supplément Triages, éditions Tarabuste

Calaferte ! Calaferte ! Calaferte plus que jamais vivant

Jacques Truphémus, peintre de l’âme…

Carnets II L’Or et le Plomb 14 novembre 1971

« Avant-hier, pour la première fois à l’atelier du peintre Truphémus, vaste pièce au cinquième étage d’un de ces immeubles bourgeois du quartier d’Ainay, à Lyon, éclairée par une large verrière devant laquelle se trouvent une table surchargée de papiers, une chaise et, dans l’angle, un radiateur à gaz, à proximité d’un Récamier en piteux état. À l’opposé, un chevalet précédé d’une petite table sur laquelle sont étalés les tubes de couleurs. Impression de nudité, de dépouillement volontaire. Truphémus est un homme de petite taille, fragile, d’une cinquantaine d’années, souriant, réservé, le regard vif et grave derrière les lunettes. On devine aussitôt chez lui l’intelligence pénétrante. Au cours de notre conversation, il m’a dit que ses lectures préférées sont les mémoires, les journaux, les souvenirs, qui font l’essentiel de sa bibliothèque et qu’il redoute l’analyse, comme pouvant nuire à la création.

Admirant depuis des années son travail, je suis tombé amoureux d’une toile représentant un intérieur de café. Son art est fait de mesure, de nuances, de poésie, de discrétion, de mélancolie qui sont, m’a-t-il semblé, les traits dominants de son tempérament.
Je lui ai demandé s’il travaille beaucoup. Tous les jours.

Quand je ne travaille pas, ça ne va pas, j’ai des douleurs partout. Il suffit qu’une toile vienne bien pour que je sois heureux.
Modestie, sensibilité, esprit raffiné. J’ai été conquis. »

Carnets III Lignes intérieures 10 mars 1974

« Hier à l’exposition de Truphémus. Peu de toiles, mais récentes. Discrète, d’un charme qui tient au flou de l’ensemble, à l’emploi de couleurs adoucies presque jusqu’à une impression d’impalpable, cette peinture recèle un puissant contenu poétique. Les gris et les bleus assourdis y dominent, qui estompent le sujet plutôt qu’ils ne le mettent en valeur, ajoutant, dirait-on, une espèce de brume sur la toile. Peindre de la sorte ne se peut obtenir que d’une riche personnalité. »

Carnets III Lignes intérieures 4 avril 1974

« Vu Truphémus qui, avec intelligence et sensibilité, m’a entretenu de son travail. Notre conversation avait lieu devant l’une de ses toiles à l’étrange douceur poétique, la Femme en vert. Notant que ces personnages sont comme estompés, j’ai été amené à lui dire qu’il n’y a dans sa peinture rien de charnel, ce à quoi il a acquiescé avec empressement, tenant ces silhouettes non pour des individualités, mais pour des indices de vie étroitement liés à l’ensemble du tableau. Parfois, il s’agit seulement d’une tache de couleur, mais, m’a-t-il dit, qui à tel endroit précis a son sens particulier. 

À propos du non-achèvement apparent dont ses toiles donnent quelquefois l’impression, il m’a expliqué qu’au cours du travail tout pour lui est d’égale importance, y compris un emplacement effacé du revers de la main, un grattage, signes à ses yeux d’autant de valeur que les touches du pinceau. Au sujet des couleurs, qu’il ne choisit pas de façon préméditée, il emploie fréquemment les termes « réchauffement » et « refroidissement » des tons.

Un tel naturel chez lui, une telle conviction de la vertu essentielle de l’art, cela dans la plus grande simplicité, qu’il emporte estime et respect. »

Carnets IV Le spectateur immobile 30 janvier 1978

« Passé la matinée à l’atelier de Truphémus, que j’ai surpris au travail sur une toile qu’il considère comme à peu près achevée, tout en souhaitant une meilleure harmonisation de ses couleurs, surtout en ce qui concerne une femme recroquevillée sur la chaise d’un café.

Comme toujours dans son œuvre, ce personnage est plus une symbolisation de la présence humaine, de ce qu’elle exprime de solitude, de mélancolie, d’abandon à un destin, à une fatalité intérieure, interprète d’un état d’âme du peintre lui-même, que la recherche d’une forme définie. Ce sont là comme des ectoplasmes, créatures sorties d’un rêve qui prennent place dans l’espace de la toile où, dirait-on, elles figurent accidentellement.

Cette œuvre est d’une exceptionnelle densité poétique, de la substance de celle des meilleurs impressionnistes. »

Carnets IV Le spectateur immobile 8 avril 1978

« Exposition Truphémus. Fort bel ensemble d’une cinquantaine de toiles, dessins et aquarelles.

J’ai été frappé par la luminosité de certaines toiles, par le fait qu’elles gagnent à être vues à distance, ce dont je ne m’étais pas encore avisé, ayant l’habitude de les voir en atelier.

Leur nature devient différente ; l’éclairage leur confère un séduisant aspect de transparence, de fluidité, tandis que le recul permet de mieux juger de la science du peintre concernant l’équilibre de son tableau dans ses rapports entre les premiers plans et les lointains.

Peinture de l’âme, cette œuvre est d’un exceptionnel contenu poétique. »

Carnets IV Le spectateur immobile 21 avril 1979

« Matinée avec G. à l’atelier de Truphémus, qui nous a montré cinq nouvelles toiles témoignant d’une évolution formelle due à l’apparition de personnages moins estompés que d’ordinaire, sans que, pour autant, s’impose l’anecdotique au détriment du contenu poétique qui est la substance de sa peinture.
Plus cette œuvre se fortifie, plus elle conduit vers le monde intérieur du peintre à la recherche de lui-même. Je ne serais pas surpris qu’il en vienne un jour au portrait ou à la nature morte pour lesquels il me semble que quelque chose en lui de précieux trouverait avec bonheur à s’exprimer. »

Carnets V Miroir de Janus 6 octobre 1980

«  Longue visite ce matin à l’atelier de Truphémus, où je me retrouve toujours avec le sentiments de pénétrer en privilégié dans la caverne aux trésors.
Nouvelles toiles de tous formats, dont plusieurs très grandes, dans lesquelles le caractère intimiste a néanmoins été sauvegardé ; véritable tour de force, car il n’est pas rare que le format inflige à l’artiste un préjudiciable gauchissement de sa manière. Rien de tel ici. La substance ne souffre pas d’avoir à s’affronter à l’espace et à un emploi plus gestuel de la matière.

Nombreux essais de natures mortes traitant d’une table de bistro à plateau de marbre blanc, d’une chaise et d’un verre. Sur ce thème banal, d’un dépouillement rigoureux, le pinceau s’est exercé dans des jeux de gradations en six ou sept toiles, dont certaines à peine ébauchées, d’autres accomplies, d’un équilibre qui a sur l’œil force d’envoûtement. »

Adrien Sani, une amitié si exacte

Carnets I Le chemin de Sion 16 mars 1956

« Adrien Sani, de toute façon, s’emploie amicalement à me venir financièrement en aide, écrit un livre surprenant par la beauté et l’originalité de la langue, Les Vergers de la mer. Il a organisé pour moi une tournée de conférences d’environ trois semaines en Tunisie où nous devons ensemble nous rendre le 9 avril prochain. »

Carnets II L’or et le Plomb 2 février 1972

« Adrien au téléphone, récemment sorti de la clinique où il a subi un examen du cœur. Heureux de le réentendre. Il m’a fait part de son intention de se remettre au travail de ce livre d’une grande beauté poétique qu’il a commencé il y a plusieurs années, Les Vergers de la mer.

Carnets III Lignes Intérieures 15 août 1974

« Dévouement, fidélité d’Adrien Sani, comme depuis nombre d’années, jamais en défaut, présent et actif au moment qui convient. Dans cette amitié si exacte, je me sens parfois coupablement en retard sur lui, exemplaire, tout de générosité. »

Carnets IV Le Spectateur Immobile Vendredi saint 24 mars 1978

« Visite hier d’Adrien reparti aujourd’hui vers Marseille. Touché par l’amitié affectueuse qu’il ne cesse de me témoigner depuis vingt ans, cherchant, comme il a su si fréquemment à le faire, à m’assurer de son appui. »

Carnets IV Le Spectateur Immobile 4 juin 1979

« Reçu d’Adrien en vacances en Tunisie les premières pages de la nouvelle et définitive version de ses Vergers de la mer.

L’inspiration en est surprenante et semble par-dessus le temps renouer avec le lyrisme des grands textes méditerranéens de l’ancien monde. Exubérance de couleurs, d’odeurs, de mouvements, de sons, de sentiments, d’où l’impression qu’une moisson de joyaux nous est généreusement distribuée par la volonté du poète. »

Carnets V Miroir de Janus 20 mars 1980

« Comment ne pas également me réjouir de ce que, par le jeu du hasard, le nom d’Adrien se trouve à la première page de cet itinéraire spirituel ; ce dont il avait d’ailleurs pu se rendre compte lors de son dernier passage ici où, un soir, assis dans l’un des fauteuils de la bibliothèque, je lui avais montré les épreuves du livre que G. et moi corrigions. Son contentement avait été vif à constater que son nom et le titre de son livre apparaissent ainsi comme en préface à ce qui est davantage qu’un travail littéraire : la trace d’une démarche dans le temps. »    

Carnets V Miroir de Janus 21 avril 1980

« Je me réjouis que pas un jour ne se soit écoulé depuis sa mort sans que j’aie une pensée pour mon ami Adrien. Ainsi, noués dans l’éternel du Temps, des liens se perpétuent-ils qui ne tiennent pas compte des accidents de la durée. »

Jacques Hesse Éditeur

Jacques Hesse, compagnon de route de Louis Calaferte, édite entre 1993 et 1999 l’intégralité de l’œuvre théâtrale de l’écrivain, qui désespérait de la voir publiée de son vivant. Lors de cette présentation, il évoquera sa rencontre avec cet auteur et l’œuvre qu’il considère comme le chef-d’œuvre de son catalogue.
Au-delà de l’admiration pour son œuvre littéraire singulière, la rencontre avec l’homme rebelle et indomptable a été déterminante. L’aventure humaine et éditoriale a commencé en 1988 par l’édition d’un livre d’artiste avec Catherine Seghers Télégrammes de nuit et s’est poursuivie au-delà de la disparition de Calaferte en 1994.
Le théâtre de Calaferte, qu’il considère lui-même comme un pan majeur de son œuvre, comprend vingt-six pièces réunies dans six volumes.

Mon bel amour Ma déchirure

Film de José Pinheiro. Sorti en 1986

Scénario Louis Calaferte, José Pinheiro

Carnet VIII 1984 Trajectoires

28 février : « ce mois s’est passé à la confection d’un texte de film susceptible de retenir l’attention de mon jeune ami, le metteur en scène José Pinheiro qui, depuis plusieurs années, après la réalisation d’un film de télévision conçu ensemble, souhaite travailler avec moi. »

13 mars : « Qu’ai-je voulu dépeindre dans ce scénario que j’ai lu samedi soir à José Pinheiro, venu à Lyon en prendre connaissance… J’ai été attaché dans cette construction par l’aspect zoologique des situations et des comportements, ce que José, dont le tempérament et la sensibilité sont par certains côtés proches des miens, à fort bien saisi. »

16 mars : « Téléphone de José Pinheiro, passionné par notre projet cinématographique. Il est en effet assez vraisemblable que j’ai réussi le dessin de deux personnages en quelque sorte archétypiques. Un peu à la manière des expressionnistes allemands, ce goût du réalisme que je perçois chez José ajouterait sans doute un cerne bienvenu au tracé de la situation imaginée. »

27 juillet : « Analyse avec José du scénario, séquence par séquence ce qui a occupé notre journée d’hier presque sans interruption, et va aujourd’hui se poursuivre. Le soi, la précision, la volonté de ne rien laisser au hasard sont chez lui de fortes qualités s’ajoutant à un enthousiasme, à un désir d’accomplir impérieux qui ont valeur d’entrainement. Un fond de fraîcheur de sentiment et de simplicité, exceptionnel de nos jours. »

La mécanique des femmes

Film de Jérôme de Missolz. Sorti en 2000

Les Inrockuptibles. Frédéric Bonnaud 

Talentueux documentariste, Jerôme de Missolz signe sa première fiction en tentant un pari impossible : transposer à l’écran un roman de Louis Calaferte à priori inadaptable. Réussite totale. La Mécanique des femmes est un film envoûtant, étrange et hors normes. 

Cahier Louis Calaferte, Les actes du colloque, autour de Louis Calaferte

Dijon, 16 et 17 octobre 2014

« Quel que soit notre point de vue, objectivement, il ne compte que fort peu, car il est celui de l’amitié. L’important, c’est qu’autour de nom de Calaferte, nous ayons pu réunir autant de pensées différentes. »

Djamel Meskache

Louis Calaferte, un lieu, une mémoire n° 0

« De cet écrivain si scandaleusement méconnu du grand public, on ne saurait dire qu’il est méconnu, car la figure de l’homme à l’inverse des célébrités éphémères dont la vie est plus longue que la renommée, ne fait que grandir. »

Djamel Meskache

Louis Calaferte, un lieu, une mémoire n° 1

« Calaferte était fou (!), artiste s’entend, et s’il avait la sagesse de taire sa folie, c’est qu’il lui préférait le confort et l’ivresse de la création polymorphe. Pour ces mêmes raisons ; ceux qui le découvrent écrivain sont surpris de nombre de carrières qu’il aura su éviter : peintre, metteur en scène…

Djamel Meskache

Louis Calaferte, un lieu, une mémoire n° 2

« Dans ce numéro des Cahiers de Louis Calaferte, nous verrons qu’il y a encore des universitaires et même des étudiants qui continuent de lui témoigner de l’intérêt ; pour qui l’œuvre est plus vivante que jamais »

Djamel Meskache

Louis Calaferte, un lieu, une mémoire n° 3

« Il faut que l’Art soit autre chose !

Ce slogan, aussi laconique que sibyllin, Louis Calaferte l’avait fait sien… Reléguant certains artistes qui en avaient fait l’objet d’une posture, au rang de simples faiseurs… »

Djamel Meskache

Louis Calaferte, un lieu, une mémoire n° 4

« À Blaisy-Bas, un lieu nous est offert pour rêver sur les traces de Louis Calaferte ; il y a vécu, partageant cette humble demeure avec Guillemette qui a souhaité la donner aujourd’hui à l’association Scarabée pour lui garder son statut de maison d’écrivain. »

Djamel Meskache