Miroir de Janus Carnets V
Le journal est le lieu particulier où un écrivain se retranche et se livre. Dans ses carnets, Louis Calaferte nous entretient de ce qui n’apparaît que peu ou pas du tout dans le reste de l’œuvre : Dieu, les rêves, la vie intérieure, l’archaïque et le cosmique, l’amour de sa femme et de certains écrivains. C’est le moment du secret et de la confession :
«Ainsi que je m’y attendais, on m’a fait le reproche de me situer en marge du monde social. Impossible de faire entendre à ces esprits farcis d’actualité que l’aventure intérieure est mon seul objet et qu’en s’efforçant de le cerner du plus près on risque fort d’atteindre à l’universel, selon le mot de Gide. Quant à la retraite dans laquelle j’ai choisi de vivre, je mesure à quel point elle est en tout étrangère à cette faune dont l’épisodique fréquentation ne m’engagerait cependant guère à réviser mon attitude.»